La Bataille de Champagne

La Bataille de Champagne

du 20 décembre 1914 au 17 mars 1915



La bataille de Champagne, dite première bataille de Champagne est une offensive des armées françaises contre les armées allemandes en région Champagne lors de la Première Guerre mondiale.



(Sources : Michel Lalos.)



La bataille débute le 20 décembre 1914, par une attaque à 1 km au nord-est de Beauséjour. La préparation par l'artillerie dure une heure. Deux colonnes d'attaque s'élancent à 9 h 30 et occupent rapidement les tranchées ennemies. L'adversaire semble avoir été surpris, son artillerie située à proximité des fermes de Maisons de Champagne et Chausson ne riposte sérieusement qu'à partir de 10 h.

La 3ème Division d'Infanterie lance trois attaques après une préparation d'artillerie. Celle de droite se heurte à des réseaux intacts et s'arrête au pied même de ces réseaux. Il en est de même pour l'attaque du centre. A gauche les hommes parviennent jusqu'au Bois des Bouleaux, mais ne peuvent y pénétrer.

Bien que les réseaux ennemis soient en partie bouleversés par deux fourneaux de mine et par un tir de mortiers de 15, leurs brèches ne sont pas suffisantes et les vagues d'assaut sont clouées au sol. Seul, un bataillon peut enlever quelques éléments de tranchées et s'y maintenir. En Argonne, une violente attaque allemande nous fait perdre du terrain au saillant Sud de Bolante.

Le 21 décembre 1914, à 11h et à 15h, deux violentes contre-attaques allemandes sont repoussées. La route de Perthes à Souain est atteinte. Après une préparation d'artillerie d'une heure, une attaque se déroule à 9h30 sur Souain et le Moulin de Souain. Malgré l'ardeur des assaillants, et en particulier du 78e Régiment d'Infanterie, les attaques échouent devant les défenses accessoires, insuffisamment détruites.

Le 22 décembre 1914, le terrain conquis est organisé et les contre-attaques sont repoussées.

Le 23 décembre 1914, l'offensive continue. Après une très efficace préparation d'artillerie, une attaque à la baïonnette permet d'enlever les Tranchées Brunes. L'organisation défensive des ouvrages est consolidée, les les contre-attaques ennemies sont repoussées.

Le 24 décembre 1914, les importantes positions du Bois Jaune et du Bois des Moutons sont enlevées.

Le 28 décembre 1814, à partir de la Main de Massiges, les tranchées de la Verrue sont attaquées. Le mauvais temps retarde la préparation d'artillerie qui ne commence qu'à 11 h 30 et qui est insuffisante. Les Bataillons sortent des tranchées à 12 h 30. Un premier bataillon, pris sur son flanc gauche par le feu des mitrailleuses intactes, éprouve de lourdes pertes et ne peut avancer; Un deuxième bataillon réussit à atteindre les tranchées ennemies et à y prendre pied en subissant de grosses pertes. Il reçoit, à la tombée de la nuit, l'ordre d'évacuer la position conquise. La température devient extrêmement pénible et rigoureuse; les nuits sont froides et d'épais brouillards empêchent dès le matin les réglages d'artillerie.



(Sources : Wikipédia.)



Le 30 décembre 1914, les Tranchées Blanches, ouvrage situé au N.-E. de l'extrémité Nord des Tranchées Brunes, sont attaquées. La préparation d'artillerie ne peut commencer qu'à 12 h 30, l'attaque ne se déclenche qu'à 14 h 45. Elles sont enlèvées d'un seul bond et sont dépassées. Une autre attaque est déclenchée à 15 h, mais sont éprouvées de grosses difficultés pour déboucher des boyaux étroits, où les troupes d'assaut avaient été maintenues pour échapper au violent bombardement de l'ennemi. La est nulle. Ce même jour, la 3ème Division d'Infanterie est fortement attaquée dans le Boie de la Gruerie. Après une contre-attaque, une portion de la première ligne reste sur place, mais des pertes très importantes sont subies.

A l'aube du 31 décembre 1914, les Allemands lancent une violente attaque contre les Tranchées Blanches d'où ils sont repoussés avec de lourdes pertes, mais ils nous soumettent à un bombardement terrible. En Argonne, nos troupes subissent quatre terribles attaques allemandes sur Bagatelle, Fontaine-la-Mitte, Fontaine-Madame et Saint-Hubert. Nos pertes sont sérieuses, mais une fois encore les Français résistent à la pression ennemie.

Du 1 janvier 1915 au 6 janvier 1915, le mauvais temps, la fatigue des troupes, les faibles allocations en munitions ralentissent nos efforts. Le feu de l'artillerie est concentré sur les tranchées ou leurs abords et sur les emplacements connus de réserves ou de bivouacs, afin de tenir l'ennemi sous la menace constante d'une attaque.

Le 2 janvier 1915, l'ennemi, inquiété par le redoublement d'activité qu'il constate sur notre front, et par nos travaux qui lui font craindre des opérations prochaines, tente de puissantes réactions.

Le 5 janvier 1915, une forte attaque se déroule à Bagatelle et sur Fontaine-Madame. Deux attaques sont alors décidées en réponse : l'une aux Courtes-Chausses à la suite de l'explosion de mines et permet d'acquérir quelques éléments de positions ennemies, l'autre au Nord du Bois de la Grurie, qui permet de reprendre quelques tranchées perdues le 31 décembre 1914. De plus, l'ennemi est repoussé à Bagatelle et à Fontaine-Madame.



(Sources : Chtimiste.)



Dans la nuit du 7 janvier 1915 au 8 janvier 1915, à la cote 200, à 1500 mètres à l'Ouest de Perthes, les Allemands, après un très violent bombardement, renversent le barrage de sacs de terre qui les séparait de nos tranchées et s'emparent du saillant. A deux reprises nos hommes essaient de reprendre à la grenade la tranchée perdue, mais ils échouent. C'est un bataillon frais qui, après un tir d'écrasement, peut réoccuper le terrain perdu. De plus, menacés dans Perthes, les Allemands évacuent alors le village en ruines, qui est jusqu'à la lisière Nord occupé par le 88e Régiment d'Infanterie. Dans la nuit, une violente contre-attaque ennemie est repoussée.

Le 9 janvier 1915, il n'y a pas de changement, si ce n'est que l'artillerie allemande montre peu d'activité. Dans la nuit du 9 janvier au 10 janvier, l'ennemi attaque, mais nos troupent résistent et contre-attaquent même en prenant de nouvelles tranchées. Les attaques du 10 et de la nuit du 10 janvier au 11 nous obligent après une lutte acharnée à abandonner le fortin. Mais dès le matin du 11 janvier, le fortin est repris. L'activité de l'ennemi n'est pas seule à contrarier nos opérations, le mauvais temps nous fait éprouver les plus grandes difficultés dans la préparation de nos attaques. Les tranchées sont en très mauvais état, bouleversées par l'artillerie ennemie, détériorées par le gel et le dégel et remplies d'eau en de nombreux endroits.

Le 13 janvier 1915, les tranchées blanches sont reprises mais la pluie fine qui gêne le réglage de l'artillerie permet aux contre-attaques allemandes de nous refouler. Cet effort marque la fin des opérations actives de la IVème Armée à cette époque.

Sous le grondement à peu près ininterrompu du canon, les troupes accomplissent leur labeur que les intempéries rendent extrêmement pénible. L'ennemi, qui se résigne difficilement à la perte du terrain que nous lui avons arraché, bombarde nos tranchées le 14 janvier dans la région de Beauséjour. Les 17, 19, 27 janvier dans la région de Perthes et du Mesnil. Le 21 janvier 1915 dans celle de Massiges. Il renforce ses organisations et organise des contre-attaques: l'une, le 21 janvier au nord-ouest de Beauséjour, repoussée facilement, l'autre, le 25 janvier en quatre points différents aux environs de la cote 200, maîtrisée avec plus de peine.

Le 16 janvier le bois en Equerre est occupé. Le 20 janvier, trois postes allemands entre ce dernier bois et le bois des Trois-Coupures sont pris. Le 30 janvier, le bois Bistre est pris.

Le 3 février 1915, l'ennemi, après une explosion de mines, occupe une partie de nos tranchées du médius et de l'annulaire et de la cote 191. Nos troupes contre-attaquent, mais ne peuvent reprendre l'annulaire. Ce même jour deux attaques sont repoussées

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Le 8 février 1915, le mauvais temps s'accentue, les travaux deviennent de plus en plus difficiles et le dégel rend les routes impraticables. Les unités de 1re ligne doivent se borner à nettoyer la tranché où la boue monte jusqu'à mi-jambes. Dans la nuit du 11 au 12 février, le front est rectifié par un repli partiel pour s'établir sur la ligne jalonnée par le ruisseau de l'Etang, Massiges, Ville-sur-Tourbe, La Tourbe jusqu'à l'Aisne.

Le 12 février 1915, une tempête de neige, arrivant après plusieurs journées de temps clair et sec très utiles à la préparation d'artillerie reporte l'attaque. Ce contre-ordre ne touche pas l'attaque le bois Sabot. Les deux premières trtanchées allemandes sont enlèvées par surprise.

La partie Sud du fortin de Beauséjour est enlevée, nous laperdons le soir après une contre-attaque ennemie. Par contre, nous restons maître de 400 mètres de tranchées à l'Ouest du bois des Trois-Coupures. Nous prenons pied dans les tranchées blanches tandis que nous échouons devant les tranchées brunes.

Les tranchées grises, au nord-ouest de Perthes, sont occupées ainsi que le bois rectangulaire. Appuyées par le feu de l'artillerie nos troupes s'emparent des tranchées de la première ligne ennemie sur un front de 1 500 mètres entre Souain et Perthes.

Les 17,18 et 19 février 1915 ne sont pas marqués par des conquêtes de terrain aussi importantes que le 16 février. Le bois des Trois Sapins, entre la Petite et la Grande Poche, à l'Ouest de Perthes, est pris. Une attaque est lancé sur le Bois Sabot, mais échoue. Les Allemands contre-attaquent partout avec violence et reçoivent des renforts.



(Sources : Forum pages 14-18.)



Le 21 février 19152, une attaque sur le fortin est prévue Celle ci réussit, et est marquée par la prise du fortin et par une progression de la 3ème Division d'Infanterie qui prend pied dans le bois Rabougri. Des bois au Sud-Est d'Auberive sont pris.

Le 24 février 1915, à l'aube, le fortin est abandonné après de violentes contre-attaques ennemies. L'aviation, pour gêner l'utilisation de la voie ferrée Bazancourt-Challerange, bombarde les gares de la zone ennemie.

Le 26 février 2015, les opérations continuent. Les seuls progrès sont faits sur les tranchées dans les bois du Trapèze, Jaune-Brûlé et Allongé qui tombent entre nos mains. Par contre dans le secteur du général Dumas, nos attaques ne progressent pas, car elles sont brisées par les mitrailleuses allemandes et les barrages d'artillerie lourde qui semblent plus nombreux et plus actifs que de coutume.

Le 27 février 1915, la 1ère Division d'Infanterie attaque et prend la première ligne ennemie depuis le bois des Trois-Coupures jusqu'au fortin.

Le 28 février 1915, les coloniaux achèvent la conquête du fortin et la 3ème Division d'Infanterie enlève la cote 196.

Le 1er mars 1915, l'ennemi attaque en vain pour nous chasser des positions conquises. Il est repoussé même sur la cote 196 et perd de nouvelles tranchées dans le Bois Allongé.

Le 2 mars 1915, la première ligne ennemie, du fortin aux tranchées blanches, tombe entre nos mains. L'ennemi, renforcé par de nouveaux régiments d'infanterie et d'artillerie, contre-attaque sans cesse sur la cote 196.

Le 3 mars 1915, les attaques continuent et échouent. Les troupes sont épuisées.

Le 5 mars 1915, les troupes françaises progressent dans le ravin des Cuisines et au Nord de la cote 196. La 33ème Division d'Infanterie s'empare de quelques tranchées à l'Est de la route de Perthes à Tahure.

Le 6 mars 1915, les attaques continuent sans résultats appréciables. La partie ouest du bois Sabot est occupée. Les positions ennemies sont attaquées entre le moulin de Souain et la route de Somme-Py après l'explosion de plusieurs fourneaux de mine et une bonne préparation d'artillerie.

On progresse dans le bois à 200 mètres nord-est de la sape Farge, ainsi qu'à l'Est de la route de Tahure. De même de légers progrès se font dans le ravin des Cuisines et à l'Est de la cote 196. Une tempête de neige et des violentes contre-attaques ennemies ralentissent nos efforts.

Le 9 mars 1915, une position située au nord de la cote 196 et nommée " l'Ouïe du Crocodile " est enlevée.

Le 10 mars 1915, les attaques françaises enlèvent à l'ennemi des organisations très puissantes suivies semble-t-il d'organisations plus sommaires. L'activité offensive est faible par suite de la préparation des attaques prévues le lendemain.

Le 12 mars 1915, des attaques ne donnent que de faibles gains.

Le 13 mars 1915, le combat reprend sur tout le front, mais les résultats sont des plus médiocres. Les attaques se déroulent sur l'axe Beauséjour - cote 199, sur la cote 196, et sur les positions perdues la veille.



Le Fortin de Beauséjour.

(Sources : Wikipédia.)



Le 14 mars 1915, les opérations aboutissent à un bond en avant jusqu'à la crête Nord de la cote 196 et à une progression vers la lisière Est du bois Jaune-Brûlé.

Le 15 mars 1915, les opérations ne peuvent se développer, car l'ennemi, qui semble s'être renforcé, contre-attaque sans cesse. Par contre la 64ème brigade progresse dans le bois Sabot.

Le 16 mars 1915, les opérations reprennent sur tout le front de combat: la 48ème Division d'Infanterie enlève la crête ouest de la cote 196 jusqu'au bois Jaune-Brûlé. Les signes de fatigue commençaient à se manifester.

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Le 17 mars 1915, les Allemands réagissent, mais si leurs contre-attaques se brisent sur nos feux, elles nous empêchent d'attaquer. Estimant que l'ennemi n'est pas épuisé et qu'il faudra employer des troupes fraîches pour pouvoir continuer la lutte, la lutte est suspendue, mais il est question de laisser l'ennemi sous l'impression que l'offensive continue par des tirs d'artillerie.

A partir du 18 mars 1915 une nouvelle ligne de défense est aménagée et des troupes partent à l'arrière.

La première bataille de Champagne est terminée. Pendant trois mois de combats, la IVe Armée a réussi à prendre la cote 200, Perthes ruiné, les Tranchées Brunes, des éléments des Tranchées Blanches, l'ouvrage du Trapèze, le bois Jaune-Brûlé, une partie de la cote 196 et le fortin de Beauséjour.



Les pertes pour trois mois de combats sont de : 570 officiers et 2.916 hommes tués, 177 officiers et 16713 hommes disparus, 899 officiers et 54.157 hommes blessés. 50 % de ces pertes eurent lieu du 16 février 1915 au 18 mars 1915, pendant la troisième phase de la bataille au moment où l'on s'est efforcé avec le maximum de troupes à rompre le front ennemi.