La première Bataille de la Marne

La première Bataille de la Marne

du 5 septembre au 12 septembre 1914






La première Bataille de la Marne appelée tout simplement Bataille de la Marne est consécutive à la "Grande Retraite" des troupes alliées après leurs échecs lors de la Bataille des Frontières. Elle se déroule sur un arc de cercle de 225 km à travers la Brie, la Champagne et l'Argonne, limité à l'ouest par le camp retranché de Paris et à l'est par la place fortifiée de Verdun.

Cette bataille a donné lieu au célèbre épisode des "Taxis de la Marne"



(Sources : Wikipédia)




Au cours de cette bataille les troupes franco-britanniques arrêtent puis repoussent les Allemands, et mettent en échec le plan Schlieffen qui prévoyait l'invasion rapide de la France en passant par la Belgique, pour éviter les fortifications françaises et ensuite rapatrier le gros des troupes sur le front de l'Est.

La Grande Retraite


Dès le 23 août les armées alliées qui se trouvaient en Belgique, battent en retraite. Dominées numériquement et en danger d'être contournées par le flanc, les armées franco-britanniques repassent rapidement la frontière franco-belge pour se réfugier en France, puis foncent vers le sud-sud-ouest. Cette retraite franco-britannique s'éternise pendant quinze jours, jusqu'au début du mois de septembre, moment où les troupes arrivent à hauteur de Paris.

Par contre, le 23 août, les troupes françaises qui combattaient en Lorraine et dans les Vosges, stoppent leur retraite et arrivent à tenir leurs positions face aux Allemands en particulier du 24 au 26 août lors de la Bataille de Charmes. Toutefois tout en cédant du terrain, l'ordre est donné d'opérer des contre-attaques localisées et très temporaires pour essayer de retarder l'avancée allemande et gagner du temps. c'est ainsi qu'ont lieu, le 27 août la contre attaque de Sedan et le 29 août celles de Saint Quentin et de Guise.

Le 25 août 1914, il est prévu d'arrêter la retraite derrière la Somme et l'Aisne. Pour se faire, 6 divisions sont prélevées sur le front d'Alsace-Lorraine et envoyées à partir du 27 août, par chemin de fer, en renfort autour de Péronne, d'Amiens et de Montdidier. Mais à peine débarquées ces troupes sont menacées par la Cavalerie allemande. La contre attaque est donc annulée et ces renforts se joignent à la retraite.

Le 2 septembre 1914, Joffre annonce son projet de rétablissement le long de la Seine et de l'Aube, y comptant s'y fortifier et recompléter les troupes

(Sources : Alain Jacquot-Boileau)


Les Allemand, après leurs victoires de la bataille des Frontières, se lancent à la poursuite des Français et des Britanniques, leurs étapes est de l'ordre de 40 à 45 kilomètres par jour. L'armée allemande doit se porter en direction de Paris :

la Ière armée marche à l'ouest de l'Oise vers la Basse-Seine,

La IIème armée, avec le premier corps de cavalerie, pousse entre La Fère et Laon sur Paris,

La IIIème armée progresse entre Laon et Guignicourt, sur Château-Thierry,

La IVème marche, par Reims, sur Épernay,

La Vème armée s'avance vers la ligne Châlons-Vitry, Verdun doit être investi.


Le 30 août 1914, la Ière armée allemande, répondant à l'appel à l'aide de la IIème attaquée à Guise, marche vers le sud-sud-est au lieu du sud-ouest. Il faut refouler les Français en direction du sud-est en les coupant de Paris.


Le 3 septembre 1914 les colonnes de la ère armée allemande infléchissent leur marche vers le sud-est et ne marchent donc plus droit sur Paris.

Le 4 septembre 1914, le gouverneur militaire de Paris, le général Gallieni, donne ordre à la 6ème armée française de se redéployer au nord-est de Paris et de marcher vers l'est entre l'Ourcq et la Marne, prenant ainsi l'initiative d'engager la bataille. Le commandant en chef Joffre, qui voulait attendre quelques jours de plus, donne ordre le 4 septembre 1914 au soir à toutes les armées françaises de se préparer à faire front.


Débutent alors la Bataille de la Marne qui se subdivise en cinq batailles plus restreintes, de l'ouest vers l'est :

la bataille de l'Ourcq,

la bataille des Deux Morins,

la bataille des Marais de Saint-Gond,

la bataille de Vitry,

la bataille de Revigny.



La Bataille de l'Ourcq


La bataille de l'Ourcq désigne les combats du 5 eptembre au 9 septembre sur la rive droite de la Marne, entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux.

La 6ème armée française se met en marche vers l'est dès le 4 septembre. Ses têtes de colonne rencontrent le 5 septembre le 4ème corps de réserve allemand, qui contre-attaque en soirée. Les quatre autres corps de la Ière armée allemande sont déjà sur la rive gauche de la Marne, en train de s'aligner sur le Grand Morin. Les Français menacent donc leur flanc mais aussi leurs arrières. Du 6 septembre au 9 septembre, les combats s'amplifient entre Meaux au sud et Nanteuil-le-Haudouin au nord.

Les Allemand retraversent la Marne le 7 septembre. L'ensemble de la Ière armée, qui marchait vers le sud, est ainsi redéployé face à l'ouest. Quant aux français, face à ces puissantes forces allemandes, des renforts sont envoyés, Galliéni envoie cinq divisions pour dont une brigade de la 7ème Division qui est acheminée de Paris à Nanteuil à bord de taxis réquisitionnés.


(Sources : industrie-techno.com)


Le 9 septembre, les renforts allemands lancent une attaque de Betz vers Nanteuil. La 6ème armée française est menacée d'enveloppement par le nord et n'a plus de réserve à engager. Mais à midi, la Ière armée allemande entreprend la retraite. Cette retraite de la Ière armée allemande est suivie par celle de la IIème armée. Le décrochage allemand se fait dans l'après-midi du 9 septembre 1914. Les troupes françaises ne poursuivent que très lentement du fait de leur épuisement.



La Bataille des deux Morins


La bataille des Deux Morins désigne les combats du 6 septembre au 9 septembre 1914 en Brie champenoise, d'abord sur le Grand Morin puis sur le Petit Morin.

Côté allemand, le redéploiement de la Ière armée allemande sur la rive droite de la Marne laisse un intervalle de 40 km entre celle-ci et la IIème armée que l'état-major de la Ière armée ordonne de renforcer. Ces expédients retardent l'avance prudente des Franco-Britanniques , le 6 septembre et le 7 septembre sur le Grand Morin, le 7 septembre et le 8 septembre sur le Petit Morin, le 8 septembre sur le Dolloir et la Marne.


(Sources : artois 14 18)


Côté français, la brèche n'est identifiée qu'à partir du 8 septembre, Joffre envisage alors d'envoyer les Britanniques au nord de la Marne pour menacer les arrières de la Ière armée allemande, tandis que la 5ème armée française doit attaquer au nord de Montmirail. Mais le 9 septembre au soir, la IIème armée bat en retraite car menacée sur sa droite, derrière la Marne. Les divisions britanniques franchissent au même moment la Marne à Charly et Nanteuil, tandis que la cavalerie française atteint Château-Thierry.



La Bataille des marais de Saint Gond


La bataille des Marais de Saint-Gond se déroule du 5 septembre au 9 septembre 1914 au cours de la première bataille de la Marne. Elle oppose l'aile droite de la IIème armée allemande et l'aile gauche de la IIIème armée allemande à la 9ème armée française.

Lors de cette bataille les troupes allemandes lancent des assauts frontaux répétés sur les lignes françaises afin de couper en deux les armées françaises. La 9ème armée française reçoit l'ordre de tenir et de repousser les tentatives allemandes de percées.


(Sources : sambre-marne-yser.be)


Durant quatre jours, des combats particulièrement violents vont se succéder de part et d'autre des marais de Saint-Gond jusqu'au 8 septembre où les troupes allemandes parviennent à repousser les lignes françaises entraînant la perte de Fère-Champenoise. Les attaques allemandes se poursuivent le matin du 9 septembre et occupent le château de Montdement et le mont Août. Au cours de l'après-midi, les attaques allemandes cessent et les troupes allemandes entament leur repli, l'aile gauche de la IIème armée allemande étant menacée d'être tournée par la 5ème armée française. Le résultat de cette bataille a un rôle fondamental dans la victoire française de la Marne, la résistance de la 9ème armée française a évité la rupture du dispositif français et a fixé des troupes allemandes importantes, elle permet à la 5ème armée française et au Corps expéditionnaire britannique d'exploiter la brèche entre les Ière et IIème armées allemandes entrainant leur repli.



La Bataille de Vitry


La bataille de Vitry désigne les combats du 6 septembre au 10 septembre en Champagne crayeuse, de part et d'autre de la ville de Vitry-le-François entre l'aile gauche et le centre de la 4ème armée française commandée par le général de Langle de Cary et l'aile droite de la IVème armée allemande et l'aile gauche de la IIIèm armée allemande.


(Sources : Wikipédia)


Les attaques allemandes au centre du dispositif de la 4e armée française entraînent le resserrement de sa ligne de front. Le 1ème corps d'armée vient prêter main-forte aux troupes attaquées. Le 8 septembre arrive des Vosges le 21ème corps d'armée. Ce renfort permet d'attaquer la IIIème armée allemande puis de commencer l'enveloppement de la IVème armée allemande à partir du 10 septembre.



La Bataille de Revigny


La bataille de Revigny désigne les combats du 6 septembre au 12 septembre au sud de l'Argonne, autour de Revigny-sur-Ornain. Les troupes allemandes tentent au cours de cette bataille de percer les lignes françaises en lançant des combats frontaux très meurtriers. Les troupes françaises sous la pression sont contraintes d'adopter une posture défensive, l'arrivée du 1ème corps d'armée en provenance de Lorraine permet d’empêcher la rupture du front.


(Sources : Wikipédia)


Le 10 septembre, la IIème armée allemande, menacée d'enveloppement commence sa manœuvre de repli entraînant avec elle le retrait de la IIIème armée allemande. Le 12 septembre, le centre de la 4ème armée française entame un mouvement de débordement obligeant la IVème armée allemande à rompre le combat et à se replier sur une ligne défensive au-delà de l'Argonne. La Vème armée allemande également menacée est contrainte de se replier en passant entre le massif de l'Argonne et la place fortifiée de Verdun.